samedi 29 avril 2017

Fillon c'est fini





Nous avons les noms des deux finalistes de la présidentielle, une élection qui, pour beaucoup, se présentait comme « historique ». Plusieurs futurs très différents s’offraient en effet à la France : un hypothétique "Frexit", ou en tout cas un mouvement suicidaire de défense et de fermeture avec Le Pen ; une continuation exacerbée du progressisme mondialiste du quinquennat Hollande, soutenu par la finance et la « France d’en haut » avec Macron ; une tentative de redressement fièrement équilibrée et plus que nécessaire avec François Fillon ; ou encore une aventure à la Chavez avec Jean-Luc Mélenchon. Certains de ces futurs étaient plus dangereux que d’autres et menaçaient d’ajouter, en plus des multiples menaces internes et externes déjà existantes, de graves risques d’impuissance (cohabitations dès le début du quinquennat) ou d’explosions sociales, à long terme, ou même à très court terme. Les électeurs ont décidé, et éliminé deux de ces futurs. Il en reste deux. L’élection n’est pas du tout terminée.

Peu importe sur qui ça tombe, le mal est le même


Ça y est, le mal est fait. Il ne fait de doute pour personne de lucide que le candidat François Fillon a bien été l’objet d’un « coup d’état légal ». Nous l’avons observé jour après jour, et cela a été confirmé par la sortie, fort opportune, du livre Bienvenue Place Beauvau : au départ, mépris de la « trêve électorale », une pratique pourtant sage et indispensable. Ensuite, intrusion du pouvoir politique, à travers ses réseaux au sein de la police, de Tracfin et de l’institution judiciaire, pour déstabiliser et mettre en accusation le candidat de la droite et du centre, en plein milieu de la campagne : fuites insupportables et permanentes du dossier, organisées dans la presse au mépris de toute déontologie, reprise par celle-ci des éléments accusateurs ad nauseum, chaque jour, chaque heure, chaque minute. Nous avons tout vu et tout suivi, tout subi, jour après jour, en direct. 
Si cela était arrivé à un autre que François Fillon, le mal aurait été exactement le même. Pourquoi ? Parce qu’il semble maintenant évident qu’un groupe oligarchique, composé de politiques, de magistrats, de hauts fonctionnaires, de patrons de presse et de journalistes peut s’immiscer impunément dans une campagne électorale – la plus importante qui soit – et la détourner de son objet, sans que ni les « grandes figures zintellectuelles », ni le peuple lui-même, ne se révolte. Et c’est cela qui est grave.
Bien sûr, les soutiens de François Fillon se sont, d’une certaine façon, « révoltés », et l’ont sauvé in extremis au Trocadéro. Mais ce n’est pas cela que nous aurions dû faire. Nous aurions dû nous lever en masse, à l’appel de quelques « grandes consciences », toutes tendances confondues, et investir la rue, pour crier notre dégoût de ces « putschistes », de leurs méthodes et de leurs relais, et refuser que l’on nous vole notre élection. Nous ne l’avons pas fait. La ficelle était pourtant énorme ! Bien au contraire, nous sommes rentrés dans leur jeu, et nous avons suivi le feuilleton, certains suivant les accusateurs et les « laveurs plus blanc », tous plus hypocrites les uns que les autres, d’autres défendant, bec et ongles, leur candidat.

Les intellectuels ont laissé faire

Les magistrats ont détourné pudiquement les yeux, s’abritant sans doute sous le parapluie du formalisme de la loi, alors que l’esprit de celle-ci était ouvertement bafoué. Les intellectuels, pour la plupart, ont laissé faire, sacrifiant leur souci de probité, si souvent mis en avant, à leurs amitiés politiques. Les journalistes, si fiers d’affirmer d’habitude la sacro-sainte « liberté et indépendance de la presse », et si prompts à dénoncer les arrière-pensées et les manipulations des politiques, se sont cette fois-ci aplatis devant les conjurés. Servilement, ils sont entrés dans leur jeu. Ils ont crié au « complotisme », affirmant, la main sur le cœur, qu’on ne pouvait prouver l’existence d’un « cabinet noir ». Ont-ils, d’habitude, ces pudeurs de jeunes filles et ces scrupules pour attaquer le pouvoir ? Bien plus, ils en ont « remis une couche », et encore une, et même une bonne tartine, jouant au mieux les « idiots utiles », au pire les factotums zélés des putschistes, pour ne pas perdre leur place, conserver leurs avantages ou vendre un peu de papier. Nous-mêmes n’avons pas été en reste : nous nous sommes égarés, déchirés, et nous avons oublié l’essentiel, qui nous crevait les yeux : une bande de voyous étaient entrés dans nos institutions par effraction, pour nous voler le processus de désignation de notre futur chef, quel que fût celui-ci, et nous priver du choix de notre avenir.

Ces bandits légaux ont ainsi remporté une grande victoire. Ils ont prouvé, à eux-mêmes et à nous aussi, que notre pays n’avait plus d’institutions, puisque l’on pouvait les piétiner à loisir, et mépriser la volonté du peuple (que par ailleurs nous ne cessons d’invoquer), bref, que notre grand pays, si fier de son histoire, était devenu, progressivement, une république bananière. Bien sûr, demain, le « feuilleton Fillon » ne se reproduira sans doute pas, mais d’autres intrusions ou détournements auront lieu, sous d’autres formes, organisées par les mêmes ou leurs amis, avec toujours les mêmes objectifs : désacraliser la République, détourner les institutions, voler les élections au peuple, se maintenir coûte que coûte au pouvoir.


2 commentaires:

  1. Mes chers compatriotes,

    A l’occasion des primaires ou de la campagne présidentielle, vous m’avez apporté votre soutien. Je mesure pleinement la valeur de votre engagement personnel, dicté par la volonté de redresser notre pays. Il m’a très sincèrement et profondément touché. Je reçois aussi actuellement tant de témoignages d’amitié, de fidélité, mais aussi des critiques qui expriment des tristesses.

    Ces témoignages chargés d’émotion me donnent de la force et me rappellent tous les liens affectueux que j’ai pu nouer avec les Françaises et les Français durant cette campagne. Ils soulignent aussi mon profond regret de ne pas avoir pu vous apporter la victoire.

    Cette victoire, vous la méritiez car votre engagement pour la France était puissant, sincère, formidable et admirable. Dans les messages que je reçois, beaucoup d’entre vous me disent « merci ». Mais c’est à moi de vous remercier car ce fut pour moi un honneur de pouvoir compter sur votre confiance et votre estime.

    Lorsque que j’avais besoin de vous, vous avez toujours su répondre présent, et je vous en suis infiniment reconnaissant. Lorsque la tempête soufflait, vous étiez encore là. Grâce à vous, j’ai pu mener une campagne et défendre un projet qui, à mon sens, était conforme à l’intérêt national. Aucune bataille n’est vaine dès lors qu’elle est menée avec sincérité. Les convictions et les idées font toujours leur chemin.

    Dans cette bataille présidentielle, j’ai tout donné mais les obstacles placés sur ma route étaient trop nombreux, trop cruels aussi. Dans la victoire comme dans la défaite, j’assume mes responsabilités. Je le fais aujourd’hui. Je redeviens un militant de cœur parmi les militants.

    J’ai passé ma vie publique à me battre pour une certaine idée de la France. Cette idée m’animera toujours. Je sais qu’elle est aussi en vous et dans votre cœur.

    Nous sommes un grand peuple. Je suis fier d’être l’un des vôtres, un Français parmi tous les Français qui aiment leur pays. Ainsi, nous restons ensemble.

    Je vous invite à ne pas baisser les bras, à ne jamais laisser tomber vos valeurs : la France aura toujours besoin de vous, les prochaines générations aussi.

    Mon rêve, pour nos enfants, c’est qu’ils puissent vivre dans un pays libre, fraternel et fier de son histoire. Un pays où toutes les promesses de notre devise républicaine puissent être réalisées. C’était mon projet, mon rêve.

    Ce rêve est en chacun de vous. L’avenir est d’abord entre nos mains, entre vos mains.

    Merci de tout cœur pour votre engagement et votre fidélité sans faille.

    Bien amicalement,

    F.Fillon

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  2. DEVINETTE

    Voici quatre descriptions de candidatures à l'élection présidentielle :

    - un hypothétique "Frexit", ou en tout cas un mouvement suicidaire de défense et de fermeture avec Le Pen ;
    - une continuation exacerbée du progressisme mondialiste du quinquennat Hollande, soutenu -
    par la finance et la « France d’en haut » avec Macron ;
    - une tentative de redressement fièrement équilibrée et plus que nécessaire avec François Fillon ;
    - ou encore une aventure à la Chavez avec Jean-Luc Mélenchon

    Sauras-tu deviner, d'après ces quatre descriptions, pour qui a voté leur auteur ?
    Attention ! Il n'y a pas de piège !

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