samedi 7 octobre 2017

Pauvres lecteur·rice·s !


                                                     




à propos de l'écriture dite "inclusive"...




...Elle s'insinue dans les textes officiels. Le Haut Comité à l'égalité la préconise dans un manuel à l'adresse des «acteur·rice·s de la communication institutionnelle, et des lecteur·rice·s curieux et curieuses de la démarche de communication égalitaire»

De quoi s'agit-il? De l'écriture inclusive. Sous ce terme se cache une volonté résolue de rompre avec la vieille règle de la grammaire française où le genre masculin servait à exprimer le neutre: vous étiez, hommes et femmes, nos chers lecteurs, vous voici en passe de devenir nos chers lecteur·rice·s.



Inutile de dire que dans une grammaire inclusive, lors d'une énumération mixte, le masculin ne l'emporte plus: les hommes et les femmes sont logé·e·s à la même enseigne. L'égalité doit en passer par là.
Les plus exaltés envisagent même la création de pronoms neutres (la Suède s'est pliée à cette injonction en 2015): il et elle deviendraient «iel» ou «ille». Les Femmes savantes accusaient leurs domestiques de «mettre Vaugelas en pièces tous les jours». Les Trissotin du XXIe siècle s'y emploient désormais sans vergogne. Il est à craindre qu'avec eux ce qui se conçoit bien ne s'énonce plus aussi clairement.
Pas besoin d'être poète pour observer que cette «novlangue» heurte l'œil et qu'elle est une injure à la clarté et à la musicalité indissociables de la langue française. L'écriture inclusive est, après la féminisation à marche forcée des métiers et des titres, le nouveau cheval (nouvelle jument? on ne sait plus) de bataille de militants acharnés à imposer leurs théories dans le langage quotidien, sous le prétexte de lutter contre les «stéréotypes de sexe». Le premier manuel «inclusif» a vu le jour pour des élèves de CM2.
Les études le disent: chez les plus jeunes, l'orthographe et la grammaire sont en péril. La maîtrise de la langue par les élèves sortant du primaire est la préoccupation de tous les ministres de l'Éducation nationale. Est-ce bien le moment de compliquer la tâche de mesdames et messieurs les enseignants en consentant à des innovations aussi fumeuses?


"Grâce aux agriculteur.rice.s, aux artisan.e.s et aux commerçant.e.s, la Gaule était un pays riche." C'est avec des phrases de ce type que des enfants de CE2 apprendront l'histoire dans un manuel Hatier pour l'année scolaire 2017-2018. Génial.

Ajout :
La maison d'édition, qui publie notamment le Bescherelle, a diffusé au mois de mars dernier ce premier manuel en 'écriture inclusive', un mode d'écriture qui féminise les mots en plaçant, entre des points, la terminaison du féminin.
Intitulé "Questionner le Monde"le livre a été repéré par un professeur de physique-chimie et une image diffusée dans un groupe d'enseignants sur Facebook, comme l'explique le quotidien Le Figaro.

3 commentaires:

  1. Quand l'idéologie prend le pouvoir et rend fou...

    Et illustre parfaitement l'expression grossière mais parfaitement justifiée ici de "masturbation intellectuelle".

    On sent que le bobo de la branche supérieure a voulu en imposer aux manants des branches d'en-bas.

    Les inventeur.rice.s de cette ineptie orgueilleuse méritent une vraie fessée.



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  2. Ce n'est pas ce qui me dérange le plus. J'aimerais, par exemple, que les fautes d'orthographe et de syntaxe soient sanctionnées a minima à partir du Master. J'ai du mal à comprendre que l'on puisse délivrer un diplôme de 3eme cycle à des ânes (parfois enfants de profs d'université)incapables de différencier un participe passé d'un infinitif. J'aimerais aussi, par la même occasion, que l'on apprenne à certains profs de la Sorbonne à articuler lorsqu'ils s'expriment dans les media et qu'ils gardent un langage accessible, certes, mais néanmoins soutenu. J'ai entendu dernièrement une historienne s'exprimer sur la résurgence du franquisme en Espagne (suite aux évènements récents en Catalogne) j'en avais mal aux oreilles.

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  3. Que dire ? Réforme après réforme, notre langue se désagrège, son enseignement aussi. Dire que j'explique encore l'origine de l'accent circonflexe même au CP ! Je vais risquer gros très rapidement. ( heureusement pour moi je compte les années...)

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